Malgré le fait qu’elles représentent 11% de la population totale, les personnes du troisième âge continuent de constituer une catégorie vulnérable au Cameroun.
Par le passé, la prise en charge des personnes âgées était du ressort de la famille et de toute la communauté (respect, attention et affection qui leur était traditionnellement réservé). Mais en raison des mutations sociales, cette solidarité est aujourd’hui mise à rude épreuve. Aujourd’hui, les personnes du troisième âge font face à l’isolement social, doublé d’une précarité économique. La majorité d’entre elles, ne bénéficie d’aucune pension-retraite et pour les plus chanceux, celle-ci est assez dérisoire pour leur permettre de vivre décemment.
Beaucoup de personnes âgées n’ont pas d’autres choix que de verser dans la mendicité. En effet, la plupart des personnes âgées prennent leur retraite sans être propriétaire de logement ou sont propriétaires de logements précaires et insalubres. Dans l’ensemble, la plupart des logements où vivent les personnes âgées sont exposés à de nombreuses nuisances : présence de moustiques, de cafards, de fourmis et autre insectes nuisibles et de souris. Cela provoque bien évidemment des maladies…
Et comme si cela ne suffisait pas, elles font souvent les frais, de la part des plus jeunes générations, d’attitudes négatives, de violence et de marginalisation, et certaines familles abandonnent leurs personnes âgées.
Maintenant, le vieillissement s’analyse en termes de défis sanitaires, sociaux et économiques.
« Dans les bus, les hôpitaux, et dans différents services, on remarque que nous ne sommes plus considérées. Et pourtant, on aimerait bien être approchée, et être des guides pour les jeunes » souligne Nicole Momo, institutrice retraitée.
De plus, les aménagements pour les personnes du troisième âge au Cameroun sont quasi inexistants. Les maisons de retraites et la prise en charge de cette tranche de la population dans les hôpitaux est une utopie.
Pourtant, selon les statistiques des Nations-Unis, la proportion des plus de 60 ans, augmente plus vite que n’importe quelle autre tranche. La croissance démographique sera rapide et surtout dans les pays en développement où la population âgée devrait quadrupler au cours des 50 prochaines années.
Sophie Mille
Equipe des Projets Rosalie