Le Tigré, une région dévastée par la guerre
Le Tigré, région d’Éthiopie, a été traversé de novembre 2020 à novembre 2022 par une guerre menée par le gouvernement fédéral éthiopien, soutenu par des milices ainsi que par les forces militaires de l'État d'Érythrée.
« Sous le prétexte de maintenir l'ordre, la guerre menée contre le Tigré, s'est révélée brutale.
En 2 ans, près d'un million de personnes ont perdu la vie. Près de deux millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur de leur propre pays et survivent dans des conditions désastreuses, incapables de retourner dans leurs villages d'origine, même après l’accord de paix. Cent vingt-deux mille femmes ont été victimes de viols.
Avec le blocus total de la région, des dizaines de milliers de personnes ont perdu la vie, faute de nourriture, de soins et de médicaments.
Toute l'économie de la région s'est effondrée, les usines, les petites entreprises, le bétail, ont été pillés et détruits. Les jeunes émigrent en grand nombre vers les pays du Moyen-Orient et vers l'Europe, en empruntant des itinéraires dangereux, victimes de trafiquants d'êtres humains.» Sr LH
Les écoliers ont été privés d'éducation pendant environ quatre ans. Près de 90% des écoles du Tigré ont été totalement ou partiellement détruites ou pillées. Les élèves doivent suivre des cours accélérés pour rattraper les années perdues. Beaucoup ne parviennent pas à obtenir de bons résultats dans leurs études et préfèrent rejoindre les jeunes qui émigrent illégalement de tout le Tigré.
A Maichew Town, ville du sud du Tigré, sont arrivées de nombreuses personnes qui ont perdu leur maison et tout moyen de subsistance pendant la guerre.
A l'école des Filles de la Charité, où le nombre d'élèves accueilli est bien supérieur à la capacité normale de l’établissement, les sœurs se battent pour pouvoir donner accès à l’éducation à 700 enfants.
Le projet vise à permettre à des enfants de familles ayant tout perdu pendant la guerre de continuer à suivre leur scolarité
« Les familles de ces enfants ont tout perdu pendant les deux années de guerre et peinent à trouver des emplois faute de redressement de l'économie, tandis que le pays est toujours en proie à des guerres intestines.
Ces enfants ont besoin d'une aide extérieure pour poursuivre leurs études. Ils portent actuellement de vieux uniformes scolaires usés et doivent mendier pour obtenir des cahiers et des stylos. Ils ne parviennent pas à se concentrer à l’école et abandonnent souvent les cours. Il est courant de voir des écoliers errer le long des routes, exposés à diverses formes d'exploitation... Leur situation est déprimante.
Ayant vécu l'horreur de la guerre et du siège, nous avons été témoins de toutes les privations subies par la population. La situation du Tigré est encore déchirante ; nous avons besoin d'aide pour nous remettre de la dévastation socio-économique et des traumatismes psychologiques qui affectent les gens.» Sr LH
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