Qui était Rosalie Rendu ?
Notre plateforme tient son nom de l’illustre Rosalie Rendu, Fille de la Charité du XVllème siècle et grande figure de la Famille Vincentienne, connue pour ses nombreuses actions au bénéfice des plus démunis. Découvrez son histoire...
Jeanne Marie Rendu naît le 9 septembre 1786 à Confort, au canton de Gex, dans le Jura. Elle est l'aînée de quatre filles. Les parents, petits propriétaires montagnards à la vie simple, jouissent d'une certaine aisance et d'une réelle estime dans tout le pays.
Jeanne Marie Rendu a trois ans lorsqu'éclate en France la Révolution. Dès 1790, l'adhésion par serment à la Constitution civile du clergé est imposée. De nombreux prêtres fidèles à l'Église, refusent ce serment. Ils sont chassés de leurs paroisses, certains sont mis à mort, d'autres doivent se cacher pour se soustraire aux poursuites. La maison de la famille Rendu devient un refuge pour ces prêtres réfractaires.
C'est dans cette atmosphère de foi solide, sans cesse exposée au danger de dénonciation, que Jeanne Marie est éduquée. Elle fera sa première communion une nuit, dans la cave de sa maison, à la lueur d'une bougie. Ce climat exceptionnel forge son caractère.
Au lendemain de la Terreur, les esprits s'apaisent et, petit à petit, la vie reprend son cours normal. Madame Rendu devenue veuve et soucieuse de l'éducation de sa fille aînée, l'envoie chez les Sœurs Ursulines à Gex. Au cours de ses promenades dans la ville, elle découvre l'hôpital où les Filles de la Charité assurent les soins aux malades. Elle n'a plus qu'un désir, aller les rejoindre. Après un stage dans ce lieu de souffrance l'appel de Dieu, qu'elle pressentait depuis plusieurs années, se précise : elle sera Fille de la Charité.
Le 25 mai 1802, deux ans après la réouverture du noviciat qui avait été fermé par les révolutionnaires, Jeanne Marie arrive à la Maison Mère des Filles de la Charité, rue du Vieux Colombier à Paris. Elle va avoir 16 ans ! Elle est rapidement envoyée à la maison des Filles de la Charité du quartier Mouffetard pour être au service des pauvres.
C'est, à l'époque, le quartier le plus misérable de la capitale en pleine expansion. Pauvreté sous toutes ses formes, misère psychologique et spirituelle, maladies, taudis insalubres, dénuement sont le lot quotidien des habitants qui tentent de survivre. Jeanne Marie, qui reçoit le nom de Sœur Rosalie, y fait son « apprentissage » par la visite des malades et des pauvres.
Sa proximité avec la dure réalité des habitants lui permettra de comprendre leurs besoins et de créer tout un réseau d’œuvres pour y répondre. Pour venir en aide à tous ceux qui souffrent, elle ouvre un dispensaire, une pharmacie, une école, un orphelinat, un patronage pour les jeunes ouvrières, une maison pour les vieillards sans ressources...
Elle répétait souvent à ses sœurs :
« Une Fille de la Charité est comme une borne sur laquelle tous ceux qui sont fatigués ont le droit de déposer leur fardeau. »
Elle vivra deux révolutions (1830 et 1848) et trois épidémies de choléra et variole pendant lesquelles elle viendra en aide à tous sans distinction :
« Je suis Fille de la Charité, je n’ai pas de drapeau, je viens en aide aux malheureux partout où je les rencontre »
Elle est en plus l'une des premières à se battre contre le travail des enfants et, malgré les obstacles, elle ouvrira les premières crèches pour les instruire, et permettre aux femmes humbles de travailler pour nourrir leur famille.
« Pourquoi interdire aux femmes pauvres – comme si c’était une faute -, ce que font des femmes de milieu aisé qui confient leurs enfants à des nourrices parfois éloignées pour avoir plus de liberté ? »
Son dévouement et sa bonté contribuent à sa renommée. Sa notoriété gagne vite tous les quartiers de la capitale, et au-delà, les villes de province. Sœur Rosalie sait s'entourer. Les dons affluent vite, les riches ne savent pas résister à cette femme si persuasive ; même les souverains qui se sont succédés à la tête du pays ne l'ont pas oubliée.
Dans le parloir de la communauté, on voyait souvent des évêques, des prêtres, des ambassadeurs, des généraux, des écrivains. Des étudiants aspirant à de grandes carrières, en droit, en médecine, élèves de l'École Normale et de l'École Polytechnique, chacun venait chercher chez Sœur Rosalie, des conseils, des renseignements, une « bonne œuvre » à accomplir.
Le Bienheureux Frédéric Ozanam l’accompagne dans ses visites à la rencontre des plus démunis ce qui le poussera plus tard à fonder la Société Saint Vincent de Paul.
Sœur Rosalie Rendu était au centre du mouvement de charité qui caractérisa Paris et la France dans la première moitié du XIXe siècle.
« Si vous voulez que quelqu’un vous aime, aimez d’abord en premier, et si vous n’avez rien à donner, donnez-vous vous-même ! »
En 1856, elle rend son âme à Dieu après une courte maladie.
L'émotion est considérable dans le quartier, dans tous les milieux sociaux à Paris et en Province. Après la célébration de ses obsèques à l'église Saint Médard, une foule immense et très émue suit sa dépouille jusqu'au cimetière Montparnasse. Elle vient manifester son admiration pour l'œuvre accomplie et son affection pour cette Sœur hors du commun.
Sœur Rosalie Rendu : un modèle d’audace pour les Filles de la Charité d’aujourd’hui
Soeur Rosalie Rendu est béatifiée par Saint Jean-Paul II en 2003
« À une époque troublée par des conflits sociaux, Rosalie Rendu s'est joyeusement faite la servante des plus pauvres, pour redonner à chacun sa dignité, par des aides matérielles, par l'éducation et l'enseignement du mystère chrétien, poussant Frédéric Ozanam à se mettre au service des pauvres. Sa charité était inventive. Où puisait-elle la force pour réaliser autant de choses ? C'est dans son intense vie d'oraison et dans sa prière incessante du chapelet, qui ne la quittait pas. Son secret était simple : en vraie fille de Vincent de Paul, comme une autre religieuse de son temps, sainte Catherine Labouré, voit en tout homme le visage du Christ. Rendons grâce pour le témoignage de charité que la famille vincentienne ne cesse de donner au monde! »
« Les pauvres vous diront des injures. Plus ils sont grossiers, plus vous devez en être dignes. Rappelez-vous que ces haillons vous cachent Notre Seigneur »
Prov. 31, 20-26 Elle ouvrit sa main à la misère, la tendit au Pauvre. Dans sa bouche, il n'y avait que parole de bonté.
« O Dieu, qui as fait don à la bienheureuse Rosalie, vierge, de ton Esprit d'Amour, pour qu'elle fût en aide à ceux qui sont dans la détresse et l'abandon.
À son exemple, donne-nous aussi la joie de découvrir le Christ dans les Pauvres et de Le servir avec une inlassable charité. »