Bengalore (aussi appelée «Silicon Valley» de l'Inde) a connu en 20 ans une explosion démographique avec une disparité toujours croissante entre les pauvres et les riches. De nombreux travailleurs des états environnants victimes de la dégradation des terres ont quitté leurs régions rurales pour nourrir le besoin de main-d’œuvre dans la métropole de Bangalore. Certains enfants, nommés « Rag pickers children » (enfants ramasseurs de chiffons) n’ont d’autre choix que de venir ramasser bouteilles en plastique et autres déchets pour les trier et les vendre.
Avec l’arrivée de la Covid-19, la crise sanitaire s’est métamorphosée en crise économique, la pire connue par l’Inde depuis 1991. Le confinement national décidé fin mars 2020 a mis à l’arrêt ce pays de 1,3 milliard d'habitants et laissé des dizaines de millions de personnes sans sources de revenus.
« Il y a tant de travailleurs migrants qui sont venus à la recherche d'un bon travail et qui se sont installés pour une courte période. Beaucoup d'entre eux sont des travailleurs de la construction, qui doivent se déplacer vers d'autres endroits à mesure que le travail se termine. Tous sont de pauvres travailleurs journaliers salariés et des domestiques qui ne gagnent que de quoi manger. La discrimination des femmes et des enfants et le chômage sont en augmentation. En outre, beaucoup sont victimes de l'alcoolisme et de la toxicomanie. » Sr Saleena
Dans les bidonvilles de Bengalore aux alentours de la maison provinciale (siège des Filles de la Charité de la province de l'Inde du Sud), de nombreuses personnes vivent entassées dans des zones inondées aux moindres averses car sans système d’égouts. Il n’y a pas toujours d’installations sanitaires et l’endroit profite rarement de l’éclairage public ou de l’eau de la ville.
Depuis 45 ans, les Filles de la Charité servent de différentes manières les habitants de ces bidonvilles (Devara Jeevana Halli, Cox town slum, Ambedkar slum). Crèche gratuite pour soutenir les femmes qui travaillent de longues journées, nourriture et soins pour les enfants jusqu'à ce que les parents reviennent du travail, entraide et orientation pour les familles, formations professionnelles, sont autant de services proposés par les soeurs.
Alors que le pourcentage des enfants de six à treize ans scolarisés avait bien rebondi en Inde réduisant l'illettrisme et les mariages précoces, ces avancées sont menacées avec la fermeture des écoles depuis 9 mois à cause de la Covid-19.
Les inégalités se creusent, beaucoup de parents ont retiré leurs enfants de l'école faute de pouvoir payer les frais alors que le chômage explose.
Pour assurer la continuité des cours et empêcher des millions d’élèves de décrocher dans ce pays où l'éducation est jugée cruciale pour l'avenir (27 % de la population a moins de 15 ans), l’application WhatsApp est devenue l’outil privilégié des enseignants pour pallier à la fermeture des classes.
Populaire et gratuite, cette solution s’est vite imposée pour communiquer avec les élèves bloqués à la maison afin de leur transmettre les leçons et les exercices mais cette application ne suffit toutefois pas à garder tous les élèves dans le système scolaire.
Les élèves boursiers n'ont pas les moyens d'avoir smartphones ou tablettes pour suivre leurs cours.
Le bidonville urbain où se rendent les Filles de la Charité compte près de 1000 familles qu'elles parviennent à suivre régulièrement. Plus de 100 élèves issus de ces familles pauvres ont du mal à étudier.
Nombre de jeunes travaillent pour tenter de subvenir à leurs besoins et grâce à la présence des sœurs et au soutien de dons locaux, ils bénéficient toutefois d’une éducation de qualité dans les écoles qui les accueillent grâce à des bourses d'études.
« Les enfants du bidonville étudient dans différentes écoles. Nous aidons 50 élèves à payer leurs frais de scolarité grâce au parrainage. D'autres enfants reçoivent des vêtements collectés en diverses occasions, ainsi que du matériel d'étude, que nous recevons sous forme de dons. Nous organisons également des séminaires pour les enfants des bidonvilles, ce qui nous permet de mieux les connaître.»
Actuellement, ces élèves boursiers majoritairement issus des bidonvilles sont ralentis dans leur apprentissage du fait de la fracture numérique qui les empêche de bénéficier des cours en ligne.
« Beaucoup d'élèves ne peuvent pas assister aux cours car ils n'ont pas de smartphones. La plupart de leurs parents utilisent un téléphone ordinaire et leurs enfants n'ont pas la possibilité d'assister aux cours ou de recevoir des messages de type "Whatsapp".» Sr Saleena
Les Filles de la Charité aimeraient proposer à ces jeunes une salle au sein de leur Centre, où ils auront accès à du materiel numérique adéquat pour qu'ils ne prennent pas plus de retard dans leur année scolaire.
L'acquisition de 20 tablettes et de 8 ordinateurs portables leur permettront de rester connectés avec leurs professeurs, d'écouter leurs cours, de faire des exercices et de recevoir leurs devoirs corrigés.
« Nous avons prévu de mettre à disposition les ordinateurs et tablettes dans notre Centre afin que les enfants puissent venir suivre leurs cours en visio conférence et travailler en groupe sur leurs projets. Actuellement, il y a 40 enfants rien que dans notre maison qui ont entre 11 et 12 ans. Ce sont des enfants qui d’habitude ramassent les déchets et mendient. Ils étudient maintenant à l'école moyenne anglaise de St Louisa Home» Sr Sallena
Le projet bénéficiera en plus des enfants du Centre, aux 50 élèves boursiers suivis par les Filles de la Charité.
Grace à votre soutien, vous donnez la possibilité à ces jeunes de poursuivre leur scolarité
" L'éducation est l'arme la plus puissante que l'on puisse utiliser pour changer le monde." - Nelson Mandela
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Je suis une Fille de la Charité qui a 27 ans de vocation. J’ai été enseignante à l'école, directrice de foyer, animatrice communautaire et j'ai travaillé pour des patients atteints du VIH. Actuellement, je vis à la maison provinciale de la province de l'Inde du Sud, où je fais du travail social auprès des enfants des rues en milieu urbain.
Les Filles de la Charité sont venues d'Espagne en Inde en 1940 dans l'état d'Orissa, le plus reculé de tous les états de l'Inde. En l'an 2000, la province indienne des Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul a été divisée en deux provinces. La province de l'Inde du Nord et la province de l'Inde du Sud. La province de l'Inde du Sud a son siège à Bangalore Karnataka et compte 168 sœurs travaillant dans 6 états. Bangalore est la ville métropolitaine qui appartient à l'État du Karnataka