Couper les ponts, changer de train - We Did It

Créer des activités génératrices de revenus pour des femmes vulnérables au Rwanda
mercredi 02 juillet 2025 00:00
Sister Anastasie MUKARUGABIRA
We did it

Une mission de transformation sociale

Le projet « Couper les ponts, changer de train » mené au Rwanda, avait pour objectif d'accompagner des femmes vulnérables vers l'abandon de la prostitution et leur réinsertion professionnelle par la création d'activités génératrices de revenus.

Le projet s'est déroulé sur plusieurs mois, d'avril à décembre 2024. L'équipe des 3 sœurs a d’abord mené un travail de sensibilisation approfondi entre avril et mai, pour encourager ces femmes à changer de train et emprunter une nouvelle voie de vie. Elles ont ensuite recherché des lieux de travail et de formation de juin à juillet.

Dès réception des fonds fin novembre, ces femmes ont ainsi pu lancer leurs nouvelles activités professionnelles.

Une gestion rigoureuse des ressources

Les investissements se sont concentrés sur plusieurs axes stratégiques.

D'abord, l'acquisition d'équipements de couture avec trois machines à coudre, des ciseaux, tissus et fils pour développer l'activité de confection.

Ensuite, un important volet a été consacré au commerce alimentaire avec l'approvisionnement en produits agricoles variés comme les pommes de terre, bananes, avocats, ananas et divers légumes, ainsi que l'achat de denrées et produits de base telles que le riz, le sucre, le farine, l’huile et le charbon.
Enfin, un support logistique a été assuré par la location d'espaces de travail et la prise en charge des frais de transport et de communication nécessaires au suivi du projet.

Des défis surmontés et des perspectives d'avenir

Le projet a rencontré quelques obstacles, notamment la nécessité de déplacer certains lieux de travail en raison de l'expansion urbaine de Kigali, ainsi que l'inflation des prix au marché local. Ces difficultés ont été surmontées grâce à l'adaptabilité de l'équipe et des bénéficiaires.

Concernant la durabilité, le projet n'est pas encore autosuffisant financièrement, principalement parce que le nombre de femmes en situation de vulnérabilité continue d'augmenter dans les rues. Néanmoins, les bénéficiaires actuelles ont développé une solide conscience d'épargne et travaillent avec sérieux pour assurer leur autonomie future.

Des vies transformées

Le projet a directement bénéficié à 10 femmes, mais son impact s'étend plus globalement à près de 500 personnes incluant les familles, fournisseurs et clients de ces nouvelles entrepreneuses.

L'histoire de Marie Chantal M. illustre parfaitement cette transformation. Ancienne prostituée bien connue dans le quartier, elle a non seulement abandonné cette activité grâce au projet, mais s'est également engagée dans un parcours de catéchèse et pour recevoir les sacrements dans l'Église catholique. Son témoignage est touchant : « J'ai la joie de dormir dans la maison car j'étais dans la rue avec le froid de nuit. Les voisins commencent à me faire confiance et à me valoriser. »

Un impact multiple et mesurable

Les résultats du projet dépassent les espérances initiales. Toutes les femmes ont retrouvé leur dignité dans la société et ont définitivement quitté la prostitution. Elles exercent désormais des emplois dignes qui leur procurent un épanouissement personnel et une reconnaissance sociale. Cette transformation a également eu des répercussions positives sur leurs familles, notamment l'arrêt de l'abandon scolaire de leurs enfants. De plus, ces femmes ont développé une culture de l'épargne et ont ouvert des comptes bancaires, témoignant de leur projection dans l'avenir.

Une réussite exemplaire

Ce projet de transformation sociale démontre qu'avec un accompagnement approprié et des moyens modestes mais bien ciblés, il est possible d'opérer des changements profonds de vie.

 
« Au-delà de la simple aide financière, c'est un véritable parcours de réhabilitation humaine qui a été mis en place, permettant à ces femmes de retrouver leur place dans la société rwandaise avec dignité et fierté. L'impact dépasse largement les bénéficiaires directes, créant un cercle vertueux qui profite à l'ensemble de la communauté de Nyamirambo. » Sr Anastasie