Les cliniques mobiles

Une Fille de la Charité nous parle des cliniques mobiles en Haïti
mardi 28 juin 2016 02:00
Raphaelle Chevrier
Haïti Clinique

INTERVIEW

Lorsqu’on entend « clinique mobile » on s’imagine les Médecins sans frontières en train de courir dans tous les pays du monde.

Or ce moyen médical n’est pas spécifique aux organisations mondialement connues. En Haïti, à Meyer, ce sont les sœurs qui ont instauré cette activité. Les Filles de la Charité étant polyvalentes dans de nombreux domaines, nous avons voulu en savoir plus, et pour cela nous avons interviewé une Sœur ayant eu l’occasion de visiter et de soutenir les Sœurs de Meyer.

 

1-      Dans quelles circonstances, et depuis quand les Sœurs ont-elles exercé cette activité ?

Meyer, étant situé en altitude, n’a heureusement pas subit trop de dégâts dus au séisme de 2010, cependant la zone est très touchée par les cyclones répétitifs et les épidémies telle que le choléra.

La forte épidémie de 2012 a enlevé la vie de plus de 8 500 personnes en Haïti, laissant beaucoup de familles isolées et une forte instabilité.

Etant en service à Port-au-Prince, les Filles de la Charité ont été informées que dans le diocèse de Jacmel, dans cette région agricole montagneuse et difficile d’accès, il y avait des cas de malaria, et aucune ONG sur place. Malgré la distance et les mauvaises routes, elles ont fait des visites d’exploration, emportant du matériel d’hygiène et des médicaments pour secourir les malades atteints par la malaria.

Les trois sœurs ont commencés cette aventure ambitieuse en logeant temporairement chez l’habitant quelques jours puis elles rejoignaient leur Communauté à Port au Prince pour quelques jours.

En entrant en relation avec cette population de Meyer (5 000 hab. et des petits hameaux comme : la Source, Morne à brûler, Collinettes ; elles ont découvert d’autres pathologies chez les adultes, qui nécessitent un suivi spécifique : hypertension artérielle ; diabète, infections, affections cutanées etc.

Les enfants sont nombreux et des nourrissons souffrent de malnutrition, de diarrhées et d’infections respiratoires. Pour des infirmières chevronnées il n’en faut pas d’avantage pour désirer apporter une aide plus régulière par des « cliniques mobile » ; C’est ainsi qu’elles ont fait des démarches nécessaires pour une Communauté vienne s’établir à Meyer. Depuis lors des contrôles de santé réguliers, des consultations de PMI (Portection Maternelle et Infantile) et des soins de toutes sortes sont donc réalisés.

 

2-      Les sœurs sont-elles infirmières de formation ?

Oui toujours !

 

3-      Quelle est leur fréquence de passage ?

Une fois par mois, les sœurs rejoignent tour à tour les divers hameaux, en faisant de nombreuses heures de marche, accompagnées de leur fidèle compagnon : l’âne. Entre PMI et consultations pour adultes les Filles de Monsieur Vincent ne s’arrêtent jamais. L’âne est l’animal le plus adapté pour ces périples, il porte tous les médicaments et sait se débrouiller sur des chemins rocheux.

Les cliniques mobiles sont un moyen efficace et peu couteux  (mais demandant un grand investissement) pour venir en aide aux personnes les plus excentrées. En plus de soigner les malades, les Filles de la Charité préviennent des risques et des conditions d’hygiène à respecter. Elles font alors de l’éducation sanitaire, donnent des conseils d’hygiène aux mamans dont les enfants sont dénutris (lait + conseils nutritionnels) Elles sont un réel moteur « mobile » au développement de ce pays à la fois sur le point physiologie que psychologique.

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Raphaëlle Chévrier

De l’équipe des Projets Rosalie