Le Contexte
Au Nord de la Tanzanie, une coutume ancestrale dont les femmes sont victimes continue de perdurer , notamment dans les communes rurales: l’excision. Un mot qui résonne violemment à nos oreilles.
Faut-il rappeler que les mutilations sexuelles féminines sont internationalement reconnues comme une pratique barbare, une triple violation des droits de l’Etre humain, de la femme et de la fille.
Pourtant, elle reste pratiquée dans 29 pays d’Afrique et du Moyen–Orient et, dans une moindre mesure, dans certaines communautés en Asie .
Le territoire Masanga avec ses 8 villages (de la Tribu des Kuria) ne déroge pas à cette violente coutume, considérée traditionnellement comme un rite de passage des jeunes filles à l’âge adulte. Il fait partie des 5 régions les plus pauvres de Tanzanie où 40 000 personnes (dont le revenu moyen est de 1$/ jour) sont victimes de destruction de logements et de vols de bétail du fait d'incessantes guerres de tribus.
Même si la pratique est abolie par la loi, 87% des femmes sont excisées. Dès leur plus jeune âge, les filles se résignent à cette coutume en prévision du mariage et des héritiers à donner. Femmes et enfants n’ont aucun droit de parole en présence des hommes, et soumission et crainte règnent devant les chefs religieux, assimilés à des « esprits sacrés ».
Beaucoup de femmes de cette région se heurtent à des obstacles supplémentaires comme la violence sexiste (Gender Based Violence Issue): les statistiques sur les violences conjugales sont les pires du pays; un fléau qui les empêche d’étudier et de travailler.
Le Projet : Eduquer les jeunes filles
L’Eglise condamne ces pratiques. Sous l’impulsion de l’évêque du Diocèse de Musoma, les filles de la Charité ont crée en 2008 l’Association pour l’abolition de la mutilation génitale féminine (ATFGM en anglais) et accueillent dans le camp de Masanga Tarime un nombre croissant de jeunes filles venues de Tanzanie et des provinces proches du Kenya.
Certaines sont accompagnées par leurs parents refusant l’excision pour leur(s) fille(s), mais nombreuses sont celles qui, menacées de mutilation ou de mariage forcé , s’enfuient pour trouver refuge chez les Filles de La Charité. La période de Noêl est particulièrement redoutée car les excisions sont très souvent pratiquées lorsque les filles rentrent de l'école pour les grandes vacances.
Actuellement 100 jeunes filles, sans ressources car chassées de leur communauté, sont protégées, hébergées au foyer et étudient avec ferveur.
Si les plus jeunes suivent leur scolarité au sein d'écoles organisées dans le camp, les jeunes filles de niveau collège et lycée sont scolarisées en pensionnat dans des établissements exterieurs dès qu'une place est disponible et que le financement de leurs études est assuré.
C’est pour cela que cette année encore, les Filles de La Charité font appel aux Projets Rosalie pour financer les frais de scolarité de 7 d’entre elles et assurer leur hébergement.
Esther, Catherine, Veronica et Adelina, Rosemary, Sabina et Selina ont eu le courage de fuir ; elles ont maintenant besoin de votre soutien !
"N'accepte rien que tu n'aies décidé. Tu as des droits.Bats-toi pour qu'on te respecte. Tu ne dois pas avoir peur"
Waris Dirie,
Ecrivaine, ancienne mannequin et actrice. Mutilée à 5 ans (Somalie)
Offrir refuge et éducation n’est pas suffisant aux yeux des Filles de la Charité.
Les sœurs et les équipes qualifiées de l’ATFGM cherchent à sensibiliser la société à décider collectivement d’abandonner cette pratique.
Elles sillonnent inlassablement le pays pour organiser des séminaires dans les villages, visiter les familles et convaincre les leaders traditionnels et religieux et les exciseuses professionnelles.
Sans renoncer aux procès souvent longs et couteux, ATFGM continue de se mobiliser avec l’espoir de créer un impact pour lutter contre ces pratiques et d'éveiller les consciences avec le soutien du gouvernement, des associations non gouvernementales et des médias.
Formation, sensibilisation, éducation: les progrès sont lents, mais peu à peu les choses évoluent. Des familles, des pères acceptent peu à peu de renoncer à cette pratique.
C’est par votre soutien que ces jeunes filles pourront transmettre expérience et éducation à leurs fils et aux générations futures.
"Chaque mère possède la clé du monde"
Warris Dirie
MERCI !
20 €
100 €
60 €
100 €
100 €
50 €
50 €
60 €
80 €
50 €
Je suis Sr Stella Maris Mgaya, Fille de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul, de la Communauté de Marie Immaculée dans le village de Masanga (District de Tarime) en TANZANIE. Je suis la directrice de la communauté et suis souvent exposée à la violence des problèmes liées à l’excision dans nos villages.
Je travaille actuellement dans le programme de prévention des mutilations génitales féminines (MGF) et grâce à mon diplôme de Business administration , je recrute et gère les membres de la communauté tout en apportant mon expérience dans les cas juridiques liés au droit de l’enfant . Pour accompagner le développement du camp et accueillir un nombre croissant de jeunes filles, je suis épaulée par 5 sœurs des Filles de la Charité et un équipe de 9 personnes dont trois travailleurs sociaux, un juriste, un coordinateur des droits de l'enfant, un comptable, un gestionnaire de projets et d'autres membres de l’Association.