Pendant le confinement dû au Covid, alors que tous les lieux d’accueil étaient fermés, le curé Alexandre Denis et quelques paroissiens dont deux Filles de la Charité, ont sorti une table devant l’église St Merri dans le 4ème arrondissement de Paris afin de proposer un petit café aux personnes qui dormaient à la rue.
« Trois ans plus tard, « Radio rue » a fonctionné ! Ils sont près de 80 chaque matin à venir faire une halte bienfaisante entre l’endroit où ils dorment et les bains douche municipaux voisins. Nous sommes une dizaine de paroissiens pour assurer ce service à raison de 2 bénévoles chaque jour ». Sr Danièle
La situation économique actuelle précarise encore plus les plus pauvres. Le froid l’hiver, la canicule l’été détruisent les santés de ceux qui sont sans abri.
« Cependant au cœur de ce quartier historique quelque chose a changé : des commerçants nous offrent du pain, des sandwichs, des sucreries… Des passants se renseignent et quelques fois font un don financier. Des liens amicaux se sont créés entre bénévoles investis dans une même solidarité de proximité. Quelques accompagnements santé voient le jour. Beaucoup ont ainsi pu recevoir les vaccins anti covid »
« Lorsque, dans la journée, nous rencontrons nos amis de la rue, nous sommes heureux de pouvoir prendre un peu de temps et de bavarder avec eux, de découvrir leurs prénoms. Maintenant, nous nous connaissons. Les sourires et parfois les embrassades en témoignent ! » Sr Danièle
« Il nous faut cependant continuer à assurer ces temps d’accueil et proposer de légères collations tous les mois à nos amis.
Nous avons besoin de de 1500€ pour acheter sandwichs, viennoiseries légères, café, thé, soupes solubles, sucre, gobelets et sopalin tous les mois"
4500€ permettraient de fonctionner 3 mois sans peser sur le budget paroissial qui bénéficie déjà de la solidarité diocésaine.
« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » Mt 25,40
Un jour William (35-40 ans), légèrement handicapé et très marqué par la vie à la rue, veut mettre une bougie dans l’église, devant le tronc des cierges (2€), il annonce :
- Je n’ai que 50 centimes » !
- Ça ne fait rien, mets tes 50 centimes !
« Émouvant tintement de cette offrande du pauvre tombant dans le tronc…. Lui, a pris de son indigence et a mis tout ce qu’il avait pour vivre » Sr Danièle
Quelques temps après, Georges participe à une messe de semaine, à côté de Christian, un bénévole du café. Quant à la fin de la messe, le prêtre entonne le « Je vous salue Marie », George pleure et confie à Christian : « C’était le chant que me chantait ma Maman quand j’étais petit, avant de m’endormir. »
"Alors qu’il nous appelle toujours « tata » et tontons » lorsque nous le servons, Georges dit à Christian ce jour-là : « Toi, je veux t’appeler : Papa ».
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Des larmes dans tes yeux
A toi pour qui nous sommes tes « tontons »
Un chant soudain s’élève à la vierge Marie
Dans tes yeux tout meurtris des larmes ont coulé
Qui es-tu ? Où es-tu ? Mais quelle est ta patrie ?
Qu’importe ces questions, la paix s’est écoulée
Tu n’as rien à offrir, tu es là et tu pries
Et Marie te rejoint et te prend par la main
Choisit entre nous tous toi son enfant chéri
Elle sait tout de toi et connait ton chemin
Elle parle à ton cœur et tu sais l’écouter
Tu te souviens des mots que disait ta maman
Ces mots qu’elle chantait et qui t’ont envoûté.
Dans la rue chaque jour tu ne vois que mépris
Et par ce chant soudain, étoile au firmament
Un bonheur inconnu a saisi ton esprit.
Poème de Christian
300 €
20 €
50 €
50 €
15 €
150 €
100 €
Je suis Sœur Danièle Kogel de la province Belgique France Suisse. Fille de la Charité depuis 53 ans, je suis plus particulièrement engagée auprès des personnes en situation de grande précarité, en Ile de France et notamment ces dernières années à Paris, auprès des personnes qui vivent à la rue. Cet engagement m’a conduite à être bénévole au sein de différentes associations qui interviennent de façons différentes dans la lutte contre la grande précarité et l’exclusion.
Actuellement nous sommes 2 Filles de la charité qui vivons dans une maison située au cœur de Paris, cette fondation remonte au temps de St Vincent. Dans cette maison, outre la communauté, il y a une école, un collège et des locataires. Nous nous efforçons de sensibiliser ces personnes à la réalité de ce que vivent les sans-abris de Paris et particulièrement de notre quartier les halles-le Marais. Ainsi l’école et le collège organisent régulièrement des collectes de produits de 1ère nécessité que nous redistribuons en cas d’urgence.
Quelques paroissiens durant l’épidémie « COVID » ont organisé un café de rue, aux portes de l’Eglise. Ce café perdure depuis et chaque matin près de 80 personnes qui dorment à la rue bénéficient de ce service.