Connu sous le nom de « Géant d’Afrique, le Nigéria est le pays le plus peuplé d’Afrique et le septième au rang mondial avec plus de 210 millions d’habitants. Il a également la troisième plus grande population de « jeunes » au monde, avec près de la moitié de sa population âgée de moins de dix-huit ans.
Dans la banlieue de Benin City, capitale de l'État d'Edo au Nigéria, la majorité des écoles primaires sont inaccessibles aux enfants vulnérables atteints de handicaps. Malgré le fait que l’État d’Edo soit doté d’abondantes ressources naturelles, il est classé parmi les 10 États les plus pauvres du pays.
Les préjugés restent également ancrés dans une large partie de la population qui pense que les enfants handicapés sont "punis par les dieux" ou "fous" et que toute tentative de soutenir leur éducation équivaut à un "gaspillage" de ressources.
« De nombreux enfants handicapés sont utilisés comme main-d'œuvre bon marché sur les chantiers de construction ou envoyés travailler à la ferme, tandis que d'autres sont vus en train de demander l'aumône dans les rues du Bénin et autour des églises, à toute heure de la journée, au lieu d'aller à l'école. Face à ces incidences inquiétantes, l'archevêque Dr Akubeze, Lindalva a invité les Filles de la Charité à venir dans l'État et à créer une école inclusive. » Sr Martha
Dans la région de Benin City, il n'y a que trois écoles primaires publiques dans la région. Deux ou trois écoles primaires privées sont en train de voir le jour dans la région, mais aucune d'entre elles n'a de structure adaptée pour les handicapés et n’est sensibilisée à l'éducation inclusive.
Établie en 2019 par les Filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul, la Lindalva Inclusive School s’est donnée comme mission d’accueillir et assurer l’éducation des enfants handicapés ou issus de familles démunies.
"Personne n'est exclu du bénéfice du projet en raison de son sexe, de sa tribu, de sa religion ou de son statut social. Le service se concentre sur les personnes qui ont été exclues de l'éducation en raison de la pauvreté et du handicap". Sr Martha
Les sœurs connaissent et partagent avec les gens de la communauté locale les moments difficiles et les menaces d’insécurité dans la région (attentats, kidnapping).
Elles traitent les élèves avec respect et impliquent les familles dans les décisions unilatérales concernant l'avenir des enfants. Des groupes de soutien des parents sont régulièrement menés pour sensibiliser à l'inclusion effective des enfants handicapés.
L'école propose actuellement des classes de maternelle (1 à 3 ans) et de primaire (1 à 3 ans). Les élèves (45 garçons et 55 filles) sont âgés de 3 à 10 ans.
Les programmes d'études sont souples et orientés pour répondre aux besoins et apprentissages individuels des enfants tout en permettant aux élèves scolarisés d’interagir entre eux.
Depuis la création de l'école d'éducation inclusive il y 3 ans, les Filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul notent un grand changement d'attitude à l'égard des personnes handicapées, ce qui a permis d'éliminer certains obstacles et d'améliorer l'inclusion sociale de tous les enfants.
Soeur Martha ajoute également : « Cette réussite est le fruit du personnel de l'école, composé de quatre Sœurs et de laïcs de toute confession, qui travaillent ensemble dans un esprit de collaboration très fort pour le développement et l’épanouissement des enfants ».
Récemment, les Filles de la Charité ont constaté un nombre croissant d'enfants qui arrivent affamés et en sous-poids à l'école.
Soeur Martha témoigne : « Ils manquent également de vêtements, de soins médicaux mais surtout de protection et de sécurité. Les familles ont subi un stress accru en raison de l'incertitude économique liée à la pandémie de la COVID-19. La majorité des enfants sont issus de foyers pauvres dont les parents luttent pour survivre avec le peu d'argent qu'ils ont durement gagné et l'arrivée du virus a aggravé leur situation ».
Beaucoup d'entre eux souffrant de déficience auditive et ou d’un certain degré de déficience intellectuelle sont souvent victimes d'exclusion et d’abus de toutes sortes, en particulier les abus sexuels et de négligence.
Certains enfants ont décrit leur expérience de la pauvreté au sein de leur famille et de leur communauté : « ils n'ont pas assez à manger et doivent aller dans la rue pour trouver de la nourriture, ce qui les empêche d'aller à l'école ; certains se plaignent également de l'hostilité et de la dureté dont ils font l'objet à la maison, d'autres sont en sous-poids et malades, ce qui les empêche d'être performants et de participer aux cours. » ajoute encore Sr Martha.
Le Projet Rosalie présenté par Soeur Martha vise à assurer un repas 2 fois par jour aux élèves.
Au-delà de l’urgence d’améliorer la nutrition et l'état de santé des enfants , ce projet s’intègre dans le projet éducatif de l’école afin de :
- Diminuer l’absentéisme des enfants
- Assurer une éducation scolaire de qualité et accroître le taux de scolarisation
- Améliorer les comportements sociaux et émotionnels des élèves à travers l'interaction sociale
- Faire évoluer la participation communautaire et le changement d'attitude.
Merci pour votre soutien à leurs côtés
Avec eux, grâce à vous
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Je suis Sœur Martha Ali, Nigériane et Fille de la Charité de la Province du Nigeria.
Je suis enseignante pour les sourds et j'ai travaillé dans une école inclusive pendant neuf ans. J'ai ensuite été affectée à notre maison provinciale de Porthacourt où j'ai occupé le poste d'économe provinciale pendant neuf autres années.
Ensuite, je suis allée à Rome pour suivre un cours diplômant sur la sauvegarde, la protection des mineurs et des adultes vulnérables.
Actuellement, je suis administratrice d'une école inclusive créée par la province nigériane des Filles de la Charité en 2019 pour accueillir les enfants issus de milieux défavorisés et les enfants handicapés. Je suis la sœur servante de la communauté de Blessed Lindalva où se trouve l'école. Je plaide et sensibilise également les écoles, les églises et les villages à la sauvegarde, à la protection des enfants et des adultes vulnérables, notamment les personnes handicapées.