Frédéric Ozanam, un grand homme !

Biographie de Frédéric Ozanam
jeudi 23 février 2017 01:00
Sophie Mille
Ozanam Frédéric Projets Rosalie Rendu

Frédéric Ozanam nait en 1813 à Milan. En 1816, sa famille s’installe à Lyon, ville où il reçoit une éducation chrétienne et accompagne sa mère aider les personnes les plus vulnérables. Au collège royal de Lyon, c’est un élève brillant, cependant à l’âge de 15 ans, il connait une période de doute et songe au suicide. C’est son professeur de philosophie l’abbé Noirot qui le sauve :

« Je crus désormais d’une foi assurée et, touché d’un bienfait si rare, je promis à Dieu de vouer mes jours au service de la vérité qui me donnait la paix. »

Dès lors, Frédéric prépare un ouvrage apologétique auquel il travaillera toute sa vie qu’il souhaite intituler « Démonstration de la vérité de la religion catholique ». Il écrira des articles pour le journal L’Abeille française (le journal de l’abbé Noirot). Suite aux émeutes ouvrières qui secouent Lyon en 1831, il publie Réflexions sur la doctrine de Saint-Simon.

Il poursuit ses études à Paris en 1831, et se lie d’amitié avec un autre lyonnais connu André-Marie Ampère. Il obtient une licence en droit en 1834, ès lettres en 1835 et son doctorat en 1836. D’une grande érudition, doté d’un fort goût des lettres, il étudie les langues étrangères, notamment l’hébreu et le sanscrit.

A l’époque, le christianisme est présenté comme l’ennemi de la science et de la liberté, exactement le contraire de ce que veut montrer Ozanam. Blessé par les attaques de certains professeurs, il veut démontrer le rôle bienfaisant de l’Eglise. Ce souci d’évangéliser les autres le poussera, au Carême de 1833, à organiser une pétition avec d’autres étudiants pour la création de conférences de Carême à Notre-Dame de Paris.

Ozanam

 
Rencontre avec Sœur Rosalie Rendu

Suite à un échange avec un libre-penseur saint-simonien, il décide de se tourner vers les plus démunis. En 1833, il fonde une petite société dédiée au soulagement des pauvres : Conférence de la charité. La conférence se place sous le patronage de Saint Vincent de Paul. Il est alors aidé par Sœur Rosalie Rendu.

« Le Christ nous conduit aux pauvres et les pauvres nous conduisent au Christ ».

Ozanam veut établir des contacts entre les riches et les pauvres. Le jeune étudiant se dévoue sans compter et visite des centaines de pauvres, laissant à d’autres la présidence et les fonctions honorifiques de la société. Les conférences de Saint Vincent de Paul  rassemblées vont devenir la Société de Saint Vincent de Paul, organisation qui perdure encore de nos jours à travers plus d’un million de membres.

 

Devenu avocat à la demande de son père, il finit par se diriger vers le professorat et enseigne à la Sorbonne de 1841 jusqu’à sa mort. Pour le bien fondé de ses cours, il entreprend de nombreux voyages en Europe.

A une époque où Eglise et Université sont en forte opposition, Frédéric Ozanam s’efforce de concilier fidélité à l’une et fidélité à l’autre. Son attitude mesurée sera mal comprise et critiquée aussi bien par les journaux catholiques qu’anticléricaux.

Ozanam a longtemps hésité sur l’état de vie qu’il doit embrasser pour se consacrer à sa tâche. Cette quête de sa vocation le mènera vers la prière et l’attente de la volonté de Dieu. Il a rédigé une très belle prière des célibataires qui est un modèle de manifestation de confiance en Dieu et d’attitude à tenir lors de l’attente de l’âme sœur, ou de l’appel à une vocation particulière. Sa réponse lui viendra via un ami prêtre qui lui présente une jeune fille qu’il épouse à Lyon le 23 juin 1841. Le 24 juillet 1845, ils ont une petite fille qu’ils prénomment Marie. Leur couple sera un des plus beaux exemples de couple chrétien, leur correspondance abondante est là pour en témoigner.

amélie et ozanam

« Je ne sais rien de plus doux sur la terre que de trouver en rentrant chez moi ma femme bien-aimée avec ma chère enfant dans les bras. »

 

Les évènements révolutionnaires de 1848 le poussent à s’engager politiquement. Il participe alors à la fondation de L’Ere nouvelle avec Lacordaire pour défendre l’idéal démocratique. Pour lui, le travailleur fait une tâche divine qui doit être considérée à sa juste valeur. La dignité personnelle de l’Homme, oblige à respecter le travailleur. Il réclame donc que l’employeur verse un salaire minimum, des allocations familiales et une retraite. Ses idées en font un précurseur de la doctrine sociale de l’Eglise qui sera développée plus tard par les Papes Léon XIII et Pie XI.

Frédéric tombe malade en 1852. Il se rend dans le sud de la France, en Italie et en Espagne afin de se soigner. Il meurt à Marseille en 1853 des suites d’une tuberculose rénale. Son corps repose dans la crypte de la chapelle des Carmes, rue de Vaugirard à Paris.

Le Pape Jean-Paul II l’a déclaré bienheureux le 22 août 1997, en la cathédrale Notre-Dame de Paris, au cours des Journées Mondiales de la Jeunesse, en le présentant comme : « Un modèle d’engagement et de Sainteté pour les jeunes du monde entier ».

 

Source : http://www.ozanamlyon.fr

 

Sophie Mille

Equipe des Projets Rosalie