Les Filles de la Charité au Brésil pendant le Covid-19

"Mais tu lui ouvriras ta main, et tu lui prêteras de quoi pourvoir à ses besoins" Deutéronome 15:8
mardi 26 mai 2020 02:00
Soeur Anagilsa Sampaio Bentes
Filles de la charité

La Province des Filles de la Charité en Amazonie se trouve dans le nord du Brésil. Les Communautés des Sœurs sont présentes dans les 3 états : Amazone, Pará et Roraïma. En ce temps difficile de pandémie, de nombreuses personnes cherchent de l’aide médicale auprès des hôpitaux dans les capitales comme Manaüs, Belém et Boa Vista.

Nos sœurs restent au cœur des missions, éparpillées dans les 20 Communautés. Selon, leurs possibilités, elles apportent de l’aide aux pauvres là où ils sont, sachant que les autorités sanitaires brésiliennes recommandent l’isolement social à toute la population. Ce sont des aides basiques comme des produits alimentaires très importants pour booster les défenses immunitaires en cette période de pandémie. Elles apportent aussi des médicaments prescrits sur ordonnance ; des règlements pour des factures de loyer, de gaz, de l’électricité et d’eau pour les familles qui n’ont pas de revenus. Même avec la peur de la contamination, nous trouvons toujours des « anges gardiens » qui font les livraisons de ces aides là où nous ne pourrions pas nous rendre. Dieu merci !

Nous avons un centre hospitalier et une maternité à Cametá, ville de l’état du Pará à 236 km de la capitale Belém. Cet établissement de santé qui fonctionne en partenariat avec le gouvernement municipal assiste les populations des zones rurales très éloignées de la capitale au niveau des secours de complexité moyenne. Les Sœurs se dévouent auprès des malades et des mamans.Malheureusement, comme dans les autres localités du pays, nous assistons à l’effondrement du système de santé. Celui-ci était déjà mal en point, mais cela devient maintenant insoutenable. Nous nous sentons impuissantes. Les malades du coronavirus reçoivent les premiers secours de l’équipe soignante du centre et rentrent ensuite chez eux avec des médicaments et des consignes à suivre pendant le temps de l’infection. Nous avons déjà eu de nombreux décès et nous ressentons la tristesse et la révolte des familles face à cette pandémie.

Nous sommes aussi touchées par une autre mission de soutien à la maison des personnes âgées « Saint Vincent de Paul » en partenariat avec la Famille Vincentienne de Belém. Cette institution de longue date est administrée par l’AIC Belém. Les résidents sont très pauvres, ils n’ont pas les moyens d’assurer leur prise en charge et les dons sont devenus rares en ce moment de crise sanitaire et économique.

Nous avons également contribué au service des personnes sans domicile fixe et des toxicomanes dont deux Congrégations Religieuses sont à l’origine. Cette Association appelée « Enfant de Belém » vient en aide aux plus démunis dans la rue et à ceux n’ayant ni ressources ni hébergement qui souhaitent se faire soigner. En cette période, malheureusement, le nombre des personnes dans la rue est croissant à Belém. Pour y remédier, nous avons aidé à rénover une maison pour loger ces sans-abris et à agrandir les espaces d’accueil de l’association. De plus, après avoir réparé les deux voitures de l’association utilisées pour la collecte des dons matériels ou des aliments, nous avons organisé une tournée afin constituer une réserve de médicaments et d’aliments non périssables.

Dès que le début de l’isolement social a été imposé, une pénurie de masques chirurgicaux a suivie. Nous avons donc pris l’initiative de confectionner des masques « fait-maison » à distribuer gratuitement aux pauvres, d’abord pour les sans domiciles fixes, ensuite pour tous ceux qui en ont besoin.Nous prions tous les jours pour les malades du virus et leurs familles, pour les équipes soignantes dans les hôpitaux et pour tous ceux qui ont perdu des proches pendant cette cruelle pandémie.

Que le Bon Dieu nous protège !