Les Filles de la Charité en Equateur pendant le Covid-19

"C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs" Mat 20:28
mardi 09 juin 2020 02:00
Betty Beltrán
Filles de la charité Actualité

"Ces endroits où très peu de personnes ne vont: c'est là qu'elles se trouvent". Les Filles de la Charité sont polyvalentes et avec l' urgence sanitaire, elles livrent de la nourriture aux personnes les plus vulnérables, celles qui vivent dans les régions les plus reculées du pays : " là où les pommes de terre brûlent".

À Quito, Sœur Ana Maria Maldonado, visitatrice de la province de l’Équateur, vient de distribuer des rations alimentaires à une famille du quartier « La Libertad » (Centre de Quito), testée positive au Covid-19.

"Sur les 24 provinces d'Equateur, les sœurs collaborent avec la Famille Vincentienne (Famvin) et servent dans l'esprit de leurs fondateurs: Saint Vincent de Paul et Sainte Louise de Marillac. Outre les religieux, plus de 1000 personnes consacrées ou laïcs  servent au quotidien les plus pauvres parmi les pauvres "nous explique  t-elle. 

Monica Cobos, coordinatrice de Famvin Ecuador (1) témoigne également: 

D’habitude, chacun a une mission spécifique, mais en raison de l'urgence sanitaire, tous ont opté pour la livraison de nourriture et pour la poursuite de la construction de maisons pour les familles vulnérables. La campagne "Pour prendre soin de nous tous" a été lancée le 15 avril dernier.

L'idée est de couvrir les besoins de 2 000 familles avec leurs enfants  dans tout le pays et pour la durée de la quarantaine. Les  livraisons ont d'abord été acheminées à moto pour distribuer des colis d'une dizaine de kilos chacun et contenant 12 produits de base (riz, avoine, sel, thon...).

À San Martín de Porras, un quartier au sud de Quito, deux personnes âgées de 72 et 75 ans et vivant dans une extrême pauvreté ont survécu grâce à ces sacs de nourriture.

A Argelia Alta, le même quartier sud de la capitale, une famille d’ouvriers dont le fils de 28 ans souffre de crises de convulsions a pu bénéficier de cette aide.

Depuis peu, ces sacs sont acheminés en camionnette mais il faut parfois 5 heures aux Filles de la Charité pour atteindre seulement 4 maisons tant certaines familles vivent dans des lieux reculés.

Ces personnes ne pourraient survivre dans  l’aide des sœurs car « aucune autre forme d'aide n'est prévue et parce que la faim ne se repose pas, ne prend pas de vacances. »

Le groupe de Luisitas et Vicentitos est également très actif, dit Sœur Carmita Paladines. Avec les religieux, les coordinateurs laïcs ont atteint les zones rurales les plus éloignées de la province frontalière d'El Oro où aucun véhicule n'entre et où il faut parcourir un monde avant d’arriver.

Dans dans le hameau de La Primavera, à deux heures de Piñas,  une famille très pauvre y vit avec 11 enfants (la dernière fille a 2 mois), le père a 45 ans et la mère 42 ans. Personne ne leur rend visite.  Ils vivent de l'agriculture, mais  la région étant très froide, il est difficile de produire une alimentation variée et  ne se nourissent que de bananes jour et nuit.

Plus au sud encore, dans la commune de Fatima, la Famille Vincentienne aide à la reconstruction de 13 maisons. C’est pendant la Semaine Sainte que le projet aurait dû commencer mais tout a été perturbé par l'urgence sanitaire.

Cela n’arrêtera pas les Filles de la Charité aussi connues dans le pays sous le nom des « Religieuses 4X4 » qui continuent à s’investir corps et âmes au service des plus démunis.

 

Article du journal Equatorien « Ultimas Noticias »

(1)l'organisation compte neuf branches : Filles de la Charité, Association Internationale des Charités, Congrégation de la Mission, Société Saint Vincent de Paul, Jeunesse Mariale Vincentienne, Association de la Médaille Miraculeuse, Missionnaires Laïcs Vincentiens, Missionnaires Indigènes Vincentiens et Luisitas y Vicentitos.