Une vocation : Fille de la Charité

Ma vocation est née d'un événement familial douloureux : la perte de mon frère à l'âge de 18 ans.
vendredi 05 août 2022 02:00
Sœur Nadeslida Almeida
Filles de la charité

Ma vocation est née d'un événement familial douloureux : la perte de mon frère agé de 18 ans.

J'avais 13 ans, je n'allais jamais à l'église, et je ne comprenais pas comment Dieu pouvait être si bon s’il permettait la mort d'un garçon de 18 ans dans la fleur de l'âge.

J'ai quand même été obligée d'aller à la messe d’enterrement. Ensuite, j’y suis retournée pour accompagner ma sœur qui était dans la chorale, et où, chaque vendredi, je la voyais s'agenouiller devant cette petite boîte dorée.

Elle y passait beaucoup de temps. Un jour alors qu’elle priait, j'ai lu une prière pour les vocations de Paul VI. Je ne savais pas ce qu'étaient les vocations, mais c'était une façon pour moi de me divertir et j’ai continué à la récité. En grandissant, je me suis rendue compte que je priais pour moi-même.

Là, j'ai senti que mon nom prenait une autre force, celle d'être la fille aimée de Notre Dame de la Charité.

J’ai finalement rencontré les Filles de la Charité dans un foyer, où j'ai été profondément interpelée par leur service auprès des personnes âgées. Elles m'ont demandé de les aider dans ce foyer ce que j’ai accepté mais en leur demandant de ne jamais me parler de quoi que ce soit en rapport avec Dieu ou les sacrements.

Elles ont respecté mon choix d’adolescente en colère jusqu’au déclique de mon cœur me poussant à demander le baptême puis à faire ma première communion.

Ce jour-là a été précieux pour moi, surtout le moment où ils ont mentionné mon nom. Monseigneur Petit a dit : "Nadieska, ce n'est pas un nom" ; et il a ajouté : "de la Charité". Là, j'ai senti que mon nom prenait une autre force, celle d'être la fille aimée de Notre Dame de la Charité.

Dieu m'a fait voir que sa Providence se lève toujours avant le soleil.

Le temps a passé. Je prenais mon processus de conversion très sérieux.

J'ai commencé à changer, à vivre différemment, de sorte que mon engagement premier était d'aller à l'église chaque fois que je quittais l'école. Je continuais à servir les personnes âgées, prenais des responsabilités dans la catéchèse de ma paroisse… Ce quotidien m'a conduit à demander à rejoindre la congrégation des Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul quelques temps après.

C'est ainsi que je me suis donnée : Fille de la Charité à 18 ans au milieu de ce peuple de Dieu que j'aime, à qui je veux donner tout ce que j'ai et tout ce que je suis. Je remercie la Mère Église de m'apprendre à vivre petite, en anonyme. Dieu m'a fait voir que sa Providence se lève toujours avant le soleil.

Si je devais renaître, je serais une Fille de la Charité, car l'être, c'est reconnaitre Jésus-Christ dans le visage des plus pauvres ; dans n'importe quel visage.

Si je devais renaître, je serais une Fille de la Charité, car l'être, c'est reconnaitre Jésus-Christ dans le visage des plus pauvres ; dans n'importe quel visage.

Cela m’a appris que la pauvreté n'est pas seulement matérielle, mais aussi spirituelle, celle-ci généralement aussi forte que la première.

Je remercie le Seigneur de m'avoir fait femme, de m'avoir permis de me consacrer à Lui depuis l'âge de 18 ans jusqu'à aujourd'hui, à bientôt 50 ans.

Comme le disent les frères "Alcooliques Anonymes" que j’accompagne : "Pour aujourd'hui, Seigneur, juste pour aujourd'hui".

Pour aujourd'hui, tout. Et pour Toi, tout.

 

Sœur Nadeslida Almeida,

Fille de la Charité Vénézuélienne en service à La Havane

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