À Kigali, dans le district de Kicukiro, treize foyers vivaient très difficilement, dépendants de petits revenus irréguliers ou parfois de la mendicité. Sr Olive Nyiranzakira et Sr Théodosie Nyirahagenimana, Filles de la Charité, ont lancé le projet « Au bon marché » avec l’intention claire de redonner aux femmes leur dignité par le travail et l’espoir d’un avenir meilleur pour leur famille.

Tout a commencé par des rencontres, des moments simples où l’on parlait de dignité, de confiance et des possibilités de créer des petits commerces. Les sœurs sont allées les voir sur leurs lieux de vie, ont observé leurs réalités, leurs petites forces déjà présentes, leurs rêves encore timides. Ensemble, ils ont cherché des fournisseurs, établi un budget, puis « ouvert la porte » à une activité commerciale stable dans un cadre légal, que chacune pourrait tenir avec fierté : vente de fruits et légumes, de denrées alimentaires, d'unités de communication, couture, cuisine de tofu et soja...

Les femmes ont été formées, soutenues, accompagnées dans leurs premiers pas d’entrepreneuses. Elles ont visité leurs futurs lieux de travail, rencontré les fournisseurs, ouvert parfois leur premier compte bancaire. Grâce au financement reçu, les femmes ont pu acheter leurs premières marchandises et commencer à travailler dans les marchés locaux.
Peu à peu, la routine du commerce a façonné une nouvelle dynamique : vendre, accueillir des clients, gagner son propre revenu, rentrer le soir avec la certitude d’avoir de quoi nourrir les enfants ou payer les frais de santé. Beaucoup ont retrouvé une stabilité : un horaire, une organisation, une place dans la communauté. Plusieurs ont même commencé à épargner, une étape longtemps inimaginable pour ces treize femmes !

« Le chemin vers la création de petits commerces n’a pas été sans obstacles. L’augmentation du coût de la vie (carburant, marchandises, taxes de marché) a représenté un vrai défi. Notre monnaie ayant perdu de sa valeur, démarrer dans le commerce demandait un courage supplémentaire ! » Sr Olive
Mais malgré ces difficultés, les familles ont tenu bon, soutenues de près par les sœurs et animées par la volonté de bâtir une vie plus stable.
Les familles n’ont plus besoin de mendier, les enfants retournent à l’école, les parents se sentent enfin utiles et respectés. Quarante-huit personnes vivent mieux grâce à ce projet ! Marie Louise nous confie : « Je remercie ceux qui m’ont aidée pour le soutien que j’ai reçu qui m’a permis d’avoir de quoi nourrir mes enfants. Je vous remercie du fond du cœur. Que Dieu vous bénisse. »

Le projet est terminé mais son impact, lui, continue chaque jour : sur les marchés où treize femmes travaillent, dans la joie et la reconnaissance, dans les maisons où les enfants mangent mieux, dorment mieux, étudient mieux, et dans ce sentiment silencieux mais puissant d’avoir retrouvé sa dignité.
« De tout cœur, nous vous disons un grand merci de la part des bénéficiaires, de nos sœurs qui ont accompagné de près ces familles. Votre soutient est venu à temps pour soutenir les pauvres. Ils sont dans la joie et dans l’action de grâce d’avoir un travail qui les aide à gagner leur vie avec dignité. » Sr Théodosie