Rompre les amarres - We Did It

Se relever après des mutilations et des violences
Thursday 24 April 2025 00:00
Sr Jacqueline Gbanga
We did it

En Tanzanie, de nombreuses jeunes filles sont victimes de mutilations génitales féminines (MGF) et de mariages forcés, des pratiques culturelles profondément ancrées dans le pays. Celles qui refusent ces rites sont souvent rejetées par leurs familles et privées d’éducation.

Le projet « Rompre les amarres », mené par Sr Jacqueline Gbanga, a permis de protéger, soutenir et scolariser 10 jeunes filles victimes de graves violences.

La première étape a d’abord été d’identifier et de sauver ces jeunes filles à haut risque.

Un accompagnement psychologique a ensuite été mené pour les aider à surmonter leur traumatisme.

« Ces jeunes filles étaient psychologiquement affectées par les tortures qu'elles avaient subies de la part de leur famille, de leurs parents et de leurs tuteurs. En raison de cette situation, une assistance psychosociale spéciale a été nécessaire pour elles, mais aussi pour sensibiliser les parents et les tuteurs aux effets néfastes de ces mutilations génitales féminines et du mariage des enfants. » Sr Jacqueline

Les sœurs ont pu ensuite les scolariser dans des établissements éducatifs pour leur offrir un avenir sécurisant. Ainsi, les études de 5 jeunes filles ont pu être financées à la Messa Secondary School, 2 filles ont été inscrites à la Saint Catherine Labouré Primary, 2 jeunes filles porteuses de handicaps ont été acceptées au centre de formation professionnelle au Lindalva Justo où elles suivent actuellement des cours de couture et de secrétariat, et 1 jeune fille a pu intégrer la Sumve Secondary School.

Le cas d'Imelda H. a été porté à notre attention

« C’est une jeune fille âgée de 16 ans, originaire de Kurya et élève de l'école secondaire de Messa en quatrième année. Elle vit dans le camp de secours de l'ATFGM depuis le mois de décembre 2019, date à laquelle elle a été sauvée des mutilations génitales féminines.  Le père de la jeune fille l'obligeait à subir des mutilations génitales alors qu'elle était encore à l'école primaire. Elle pensait qu'elle mourrait après avoir été excisée parce que la sœur de son clan était morte à cause de la MGF.  
La jeune fille a refusé parce qu'elle avait déjà été sensibilisée aux effets néfastes des MGF par notre club des droits de l'enfant qui a été créé dans chaque école. Un jour, alors qu'Imelda était à l'école, la mère de l'enfant est venue avec une moto louée et la fille a été emmenée au Kenya, où la mutilatrice l'attendait déjà. Heureusement, certains enfants l'ont vue et ont alerté les enseignants qui ont immédiatement prévenu l'ATFGM. Nous sommes allées immédiatement à la police qui a réussi à arrêter le père de l'enfant et cette jeune fille a pu être sauvée !
Depuis cette année-là, la fillette est totalement rejetée et abandonnée par ses parents, et vit actuellement dans le foyer pour enfants de l'ATFG. Alors qu’elle pensait qu'elle n'étudierait plus, elle obtient de bons résultats en classe et fait toujours partie des meilleurs. Elle souhaite devenir avocate afin d'être en mesure de défendre d'autres filles dont les droits sont bafoués. »
Sr Jacqueline

Le projet a bénéficié d’un financement de 5 000 € utilisé pour les frais de scolarité et les fournitures scolaires.

Les sœurs continuent en parallèle de se mobiliser sur le terrain pour sensibiliser les parents et les membres des communautés tribales aux dangers des MGF et du mariage précoce.

« Chers donateurs, au nom de tout notre personnel qui est si soulagé par cette grande nouvelle et de nos filles qui sont toujours à l'école grâce à vous, j'exprime toute ma gratitude pour votre geste de bonté et votre sacrifice pour permettre à ces filles de poursuivre leur éducation :
L'éducation est la clé de la vie et leur ouvre un avenir radieux. Nous devons élever la voix pour défendre ces jeunes filles. Vous leur avez fait faire un grand pas dans leur vie et vous avez contribué à ajouter une pierre à l'édifice de leur vie ! » 
Sr Jacqueline